Melissa Chemam - En dehors de la zone de confort : De massive Attack à Bansky
300 pages
Text(s) by Melissa Chemam
23.5 x 15.5 cm
Language: French
Softcover
Publisher: Anne Carrière Editions
2016
Qu’ont en commun le Pont suspendu d’Isambart Brunel, l’acteur Cary Grant, le groupe Massive Attack, le plasticien Damian Hirst et l’artiste de rue Banksy ? Ils sont tous originaires de Bristol, une ville moyenne de l’ouest de l’Angleterre. Une ville marquée par une histoire riche et complexe, mais encore jamais racontée !
Marquée par une fortune précoce liée à l’ouverture de l’Angleterre vers l’Amérique, elle devient aussi un des points névralgiques du commerce triangulaire. C’est justement cette histoire qui va nourrir, de manière inédite et radicale, la génération d’artistes éclose à Bristol à partir de la fin des années 1970. Post-punk et reggae se rencontrent autour de groupes comme Black Roots, le Pop Group puis The Wild Bunch.
Tout prend forme lorsque qu’un jeune graffeur anglo-italien du nom de Robert Del Naja signe du pseudonyme de 3D sa première œuvre de rue sur un mur de la ville en 1983. Avant de fonder le groupe Massive Attack en 1988 avec les DJs Grantley Marshall et Andrew Vowles, il rencontrera sur sa route les pionniers du post-punk de Londres et Bristol, les passionnées de reggae antillais du quartier de Saint Pauls, puis la chanteuse Neneh Cherry et le rappeur Tricky. Creuset inattendu mêlant hip-hop, reggae, soul et guitares rebelles, le premier album de Massive Attack, Blue Lines, sort en 1991 et provoque une révolution dans la culture populaire britannique. Massive Attack devient l’incarnation du succès d’un métissage à la britannique, et parviendra à toujours se renouveler, tenter de nouvelles révolutions et durer au-delà de nombreux mouvements musicaux des années 1990 et 2000, telles la Brit Pop, l’electronica et le drum and bass.
Dans le sillage de cette créativité débridée mêlant musique, art et implication sociale profonde, naissent aussi les groupes Portishead et Roni Size, les mouvements nommés trip-hop et dubstep, et le génial Banksy, inspiré dès son plus jeune âge par les graffitis de Robert Del Naja. Depuis, la profondeur artistique de ces artistes et leur engagement n’ont fait que se renforcer, tout comme leur lien avec leur ville. Ce lien va devenir le tremplin qui les porte jusqu’à l’autre bout du monde, de l’Amérique à Gaza. Il pousse aussi très tôt Robert Del Naja à se mobiliser – contre la guerre d’Irak, pour les droits des Palestiniens ou plus récemment pour l’accueil des réfugiés jetés sur les routes européennes. Rébellion, art, musique, engagement, Bristol synthétise ainsi une autre histoire du Royaume-Uni. Une histoire qui amène au sommet des charts et sur le devant de la scène de parfaits autodidactes et la part plurielle et afro-antillaise de la culture britannique.