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Romy Golan - Muralnomad: Le paradoxe de l'image murale en Europe

Sold out
€44.00

396 pages
Text(s) by Romy Golan
28.1 x 19 cm
Language: French
Softcover
Publisher: Editions Macula
2018

Dans cet ouvrage richement illustré, Romy Golan explore les oeuvres murales, qu'elles soient peinture, photographie, tapisserie, etc. , en Europe des années 1920 aux années 1950. Prenant pour point de départ l'installation des Nymphéas de Monet à l'Orangerie, elle termine avec les immenses tapisseries de Le Corbusier pour le site de Chandigarh, en Inde. Entre les deux, elle brosse un large portrait de ce qu'elle considère comme le paradoxe des peintures murales, qui ne sont pas sûres de véritablement faire partie des murs et qui rejouent de manière ironique le contraste, crucial au sein du discours sur l'architecture, entre le " bien " ou l'intégré, et le " mauvais " ou pur ornement complémentaire. La peinture murale monumentale fut un point central du débat critique du XXe siècle : de nombreux artistes et critiques la virent comme un correctif aux fléaux du modernisme pictural, à la fragmentation de l'image par les cubistes, un antidote à la marchandisation de la peinture de chevalet, à la perte du sens de la finalité publique de l'art, à l'érosion de l'aura et plus généralement à l'aliénation de l'homme dans la condition moderne. D'autres, artistes et critiques, virent très bien que la peinture murale n'apportait de solution à aucun de ces problèmes et qu'un retour au format mural tel qu'il existait dans le monde prémoderne serait une posture anachronique et futile – d'où le caractère hésitant, auto-discréditant des oeuvres dont il est question dans ce livre. Pour nous montrer cela, Romy Golan nous met sous les yeux des objets aussi étranges que des mosaïques conçues pour être démontées, des peintures qui ressemblent à des photographies de grand format, des tapisseries qui font office de murs de laine portatifs. Il est vrai qu'aujourd'hui, les oeuvres murales (si l'on excepte celles que l'on trouve dans la rue) n'ont que peu d'attraits et évoquent un art désuet, ou alors connoté politiquement et d'une époque désormais révolue. En bref, la peinture murale n'intéresse pas grand monde, sans parler de la mosaïque, de la tapisserie, du photomural. C'était sans compter la lecture de cet ouvrage qui replace tout l'art mural dans son contexte artistique, politique, social en une grande fresque qui couvre en particulier la France, l'Italie, l'Allemagne et l'URSS. Romy Golan y montre que la relation incertaine de ces objets au mur est symptomatique des dilemmes qui troublèrent l'art, les artistes et les architectes européens en plein coeur du XXe siècle.